Déploiement d’un programme participatif d’éducation à la santé des familles déplacées internes au Burkina Faso

Le Burkina Faso fait face à une crise humanitaire majeure consécutive aux défis sécuritaires sans précédent qui prévalent dans le pays depuis plusieurs années. Elle se caractérise essentiellement par un afflux massif de populations vers des zones jugées plus sécurisées.
Le nombre de personnes déplacées internes (PDI) à la date du 31 octobre 2022 est de 1 1.761.915 individus dont 16,76% d’hommes, 22,90% de femmes et 60,34% d’enfants accueillis (sources ; Publication N°06/2022 ; Secrétariat Permanent du CONASUR).
 
Afin d’aider toutes ces personnes à faire face à cette situation de détresse, le gouvernement a privilégié dans sa stratégie, l’hébergement des PDI par les communautés hôtes et la création des sites d’accueil temporaires pour celles n’ayant pas pu s’insérer dans des familles hôtes.
 
A ce jour, 229 sites ont été aménagés dans les cinq (5) régions (Boucle du Mouhoun, Centre-Nord, Est, Nord, Sahel), à forts défis sécuritaires pour accueillir toutes les personnes affectées par la crise sécuritaire. Dans ces sites d’accueil temporaire, des actions sont menées quotidiennement au profit des PDI par le ministère de la Solidarité nationale et de l’Action humanitaire et ses partenaires, sous les orientations de son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

  • dans le domaine de l’assistance alimentaire, 22 544 tonnes distribuées au profit des PDI et communautés hôtes vulnérables ;
  • la dotation d’Articles Ménagers Essentiels (AME) :16 479 kits distribués aux ménages issus des PDI et populations hôtes vulnérables ;
  • s’agissant des abris, 6 478 tentes ont été mises à la disposition des ménages PDI ;
  • en matière d’hygiène et d’’assainissement, 16 388 ménages issus des PDI et populations hôtes vulnérables ont reçu des produits détergents et de savon ;
  • dans le domaine de la protection, un soutien psychosocial et sanitaire a été apporté aux PDI et populations hôtes vulnérables et 50 000 CNIB ont été produites en 2021 au profit des PDI (70%) et populations hôtes vulnérables (30%) sans documents d’Etat civil.
  • en matière de gestion des Sites d’accueil Temporaire (SAT), 362 SAT ont été aménagés dont 229 dans les 5 régions à fort défis sécuritaire (Boucle du Mouhoun, Centre-nord, Est, Nord, Sahel).

Face à l’immensité des besoins, le ministère en charge de l’Action humanitaire est conscient que le dispositif de prise en charge des PDI mis en place, mérite d’être renforcé.
 
En effet, ce dispositif doit permettre de mieux sécuriser les sites d’accueil et d’apporter une réponse humanitaire efficace et urgente à la crise dans le respect du droit à la dignité des PDI car il est de la responsabilité du gouvernement de veiller à la fois au bien-être des PDI et des autres citoyens burkinabè.
 
C’est dans cette dynamique que s’inscrit les organisations de la société civile au Burkina afin d’apporter leurs contribution au bien être et au mieux des PDI qui ont élu domicile dans les différentes régions du Burkina, notamment la région du centre où intervient ADAPMI Burkina.
 
En rappel la région du centre compte 1051 PDI (29 février) selon SP/CONASUR. Leur hébergement dans la région se fait à deux niveaux. Une partie est logée sur des sites aménagés et une grande majorité s’est insérée dans des familles hôtes.
Cette insertion dans les familles hôtes apportent aux PDI des opportunités de retrouver un temps soit peu l’environnement dans lequel ils vivaient. Ainsi, les femmes et les mères d’enfants ont pris des initiatives pour faire du petits commerces (vente de légumes et autres ingrédients de cuisines, la vente du bois de chauffe, la vente du sable et du gravier aux entreprises de constructions, femmes de ménages dans les domiciles, etc…). Quant aux hommes, certains font du gardiennage, du jardinage et d’autres comme des apprentis dans la maçonnerie,  la mécanique, plongeur dans des maquis et restaurants.
 
Dans le cadre de l’accompagnement au PDI, nos actions seront axées sur celles ayant intégrée les familles hôtes et leurs familles car leurs situations de vie impact également les personnes qui les ont accueillies. Ils sont de plus en plus automne.
 
À travers le présent projet ADAPMI va contribuer à l’amélioration des offres de services à base communautaires en matière de nutrition au profit des PDI ayant pu s’intégrer au sein de familles hôtes afin d’arriver à se prendre en charge sur le plan nutritionnel, sanitaire et économique. 
 
Identification des bénéficiaires du projet 

Identification des bénéficiaires directs et indirects

Les bénéficiaires directs du projet sont :

  • Les 780 femmes et mères d’enfants PDI hébergés dans les familles hôtes au sein des 3 aires sanitaires bénéficiant des activités de sensibilisation en matière de nutrition;
  • L’ensemble des agents communautaires de l’équipe projet (les agents ADAPMI formés sur les Nutricartes);
  • Les agents de santé à base communautaire (ASBC) des aires sanitaires du projet ;
  • Les équipes soignantes des 3 centres de santé partenaires, en particulier au niveau des CREN.

 
Les bénéficiaires indirects sont :

  • Les Populations Déplacées Internes hébergées sur les sites des 3 aires sanitaires bénéficiant des appuis de l’action sociale et de la solidarité nationale.
  • L’ensemble des partenaires et acteurs investis sur la nutrition au plan local fortement impliqués lors de la mise en œuvre du projet ainsi qu’au moment de la capitalisation, au niveau national et international lors des diffusions des résultats et communication autour du projet. 

 
Objectif global et spécifiques 

  • Objectif Général : Contribuer à l’amélioration de l’état nutritionnel des femmes et mères d’enfants issues des Populations Déplacées Internes du District Sanitaire de Boulmiougou de janvier à décembre 2023.

Objectifs spécifiques 1 : Améliorer l'offre de service à base communautaire en matière de nutrition pour les populations vulnérables particulièrement chez les femmes enceintes et les enfants de 0 à 23 mois de janvier à décembre 2023.
 

  • Objectifs spécifiques 2 :  Assurer le fonctionnement et la coordination des activités.

 
Résultats attendus : Notre projet vise à toucher 600 familles en 1 an pour renforcer : 
•          les connaissances et la compréhension de l’intérêt d’une alimentation diversifiée, équilibrée et adaptée aux besoins des individus
•          la capacité des familles à utiliser à bon escient les denrées alimentaires disponibles  localement et accessibles
•          le bon développement psychomoteur des enfants et la réduction des pathologies infectieuses
•          les habitudes d’hygiène en particulier pour l’eau et les latrines,
•          la capacité à apporter les premiers soins à leur portée et à faire vacciner leurs enfants
 
Stratégie de mise en œuvre et suivi évaluation   
En tant que association, notre stratégie d’intervention aura pour référence :
Les missions de mobilisation sociale, la sensibilisation, le renforcement de la connaissance des femmes et des mères d’enfants issus des Populations Déplacées Internes vivants dans la communauté auprès des populations hôtes sur la nutrition. Cette stratégie sera basée sur l’outil Nutricartes qui constitues une approche adaptée et participative combinées avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
 
Afin d’accomplir sa tâche de manière efficace  et jouer le rôle qui est le sien, l’ADAPMI BF  utilisera une approche participative active impliquant les différents intervenants dans le domaine sanitaire (Autorités sanitaires, l’action sociale et de la solidarité nationale, associations sœurs, les agents de santé à Base communautaire, les groupements de femmes). L’ADAPMI s’attachera à promouvoir une communication permanente, fluide et une concertation à tous les niveaux du processus pour participer à la recherche des réponses adaptées et consensuelles conformément aux objectifs visés par l’intervention et conclu dans le contrat de prestation de service de l’ONG Française L’APPEL.
 
Phase préparatoire de l’intervention
 
Les démarches administratives constitueront une étape importante qui participera à établir une dynamique d’échanges avec les responsables administratifs, politiques et  les structures déconcentrées  de l’état (rencontres de travail, échanges de courriers) pour mieux échanger sur la mise en œuvre des activités dans les différents quartiers sites du projet. Il s’agira aussi de rencontrer les chefs coutumiers, religieux, les chefs de villages, les responsables des sites PDI, les familles hôtes des PDI afin de partager avec eux les objectifs du projet et solliciter leurs adhésions. Cela se fera de façon individuelle ou collective.
 
Mise en œuvre des activités
 
L’ADAPMI mettra en œuvre les  activités de sensibilisation à travers des causeries de groupes Nutricartes dans les quartiers site du projet. Les équipes de l’ADAPMI Burkina constituées d’animatrices interviendront dans les familles hôtes des Populations de Déplacés Internes en constituant des groupes de mères de jeunes enfants.
 
En rappel, elles ont été formées aux animations Nutricartes dans le cadre du projet des 1000 jours de 2020 à 2021 et du projet Luciole de 2021 à 2022. Elles ont ainsi une expérience de cette pédagogie qui leur permettra de mettre en oeuvre les activités de façon efficace et efficiente.
 
Il s’agira pour elle dans le cadre de leurs missions :
 
-          De procéder à l’enrôlement des femmes et mères d’enfants au sein des familles hôtes. Il s’agira pour les animatrices en collaboration avec les chefs de quartiers, les ASBC, les CSPS, d’identifier les PDI qui sont hébergés dans les familles hôtes dans trois (3) quartiers (Boassa, Zagtouli et Zongo) afin de constituer trente six (36) groupes de douze (12) femmes et mères d’enfants chacun reparti dans les trois (3) quartiers. Au total quatre cent trente deux (432) femmes et mères d’enfants seront enrôlés.
-          D’animer des groupes fermés Nutricartes constitués de douze (12) personnes par groupes. Chacun de ses groupes participera aura quatre (4) séances de sensibilisation à réaliser à travers l’outil pédagogique Nutricartes :
 
Vous voulez accompagner l’initiative, écrivez-nous sur adapmi.burkina@gmail.com / pamoussa.songrep@adapmi.org